Yuanyang (Xinjie) : l’estomac dans les talons

City in the clouds – Xinjie in the Yunnan Province

Même après avoir traversé sept montagnes et sept mers,
on n’arrive pas encore au Yunnan. Il est presque aussi loin que la lune. Et celui qui en revient, vient de la lune.

– Marco Polo

Yuanyang est réputée pour avoir les plus belles rizières de Chine. Si vous souhaitez y aller et profiter du spectacle magnifique qu’elles offrent, surtout en fin de journée lorsque le ciel rosé se reflète dans leurs eaux limpides, ne faites surtout pas les mêmes erreurs que moi.

Voici la seule image que j’ai réussi à avoir des rizières.

yuanyang
Paddy fields in Yuanyang - China

J’essaye de garder en mémoire le paysage surréaliste que j’ai aperçu lorsque j’ai dû redescendre les hauteurs de Yuanyang à bord d’un mini-van, en une fin de journée ensoleillée, mais parfaitement glaciale. Les rizières submergées s’étalaient à perte de vue, sur des plateaux de différentes hauteurs, s’habillant de roses et d’oranges. Je n’avais pas assez de yuans en poche pour payer l’auberge de jeunesse située dans les rizières du village de Duoyishu, point d’observation réputé pour avoir une vue imprenable sur ce décor flamboyant. Forcément, il n’y avait aucun ATM dans les environs, le personnel de l’auberge m’a donc conseillé de redescendre à Xinjie pour retirer des sous dans l’unique distributeur de la ville.

Mais commençons par le début.

Au départ de Sapa

À Sapa, au nord du Vietnam, le mardi 20 janvier 2015 à 06h10 du matin, j’attendais le bus pour me diriger vers Lao Cai, la porte d’entrée vers la contrée du Yunnan en Chine.

Je séjournais dans la charmante auberge de jeunesse Go Sapa Hostel que je quittais de bonheur. Ayant averti le personnel de mon départ très matinal, on m’avait dit que je n’aurais qu’à frapper à la chambre du concierge pour qu’il m’ouvre la porte d’entrée.

Au petit matin, après plusieurs coups bien sonnés dans la porte vitrée de la chambre, mon poing me faisait souffrir et je compris que le concierge n’allait pas se réveiller. La porte d’entrée étant fermée à clé, je suis sortie par la fenêtre juste à côté. Je fis d’abord passer mon sac, puis mon corps tout entier, sans embûche. Dans l’action, j’oubliais de laisser un mot pour signaler de mon départ original, mais les caméras de surveillance parleront pour moi. J’ai entamé ma marche dans l’obscurité, en descendant la pente raide qui menait à l’auberge, sous une fine pluie battante dans la Sapa endormie.

Le coq commençait à faire retentir son chant, de même que l’église son glas. Le bus arriva comme prévu, mais quelle fût ma surprise lorsque je regardais l’heure sur le cadran placé au-dessus du siège du chauffeur : il était 05h22. Je me souvins qu’en effet, pendant toute la durée de mon séjour au Vietnam, je n’avais jamais changé l’heure de mon téléphone, ayant ma montre pour m’indiquer le temps. Cette erreur s’avérera bénéfique par la suite.

À la recherche de la frontière

J’arrivais à Lao Cai en moins d’une heure. Je ne savais pas à quel arrêt descendre ; le bus me déposa au hasard d’une grande avenue, près d’une vaste place dans le centre ville. Il faisait encore nuit, mais la situation était assez claire pour comprendre qu’il n’y avait aucun poste frontalier dans les environs.

Traversant la grande place et marchant au hasard vers un groupement de stands où je souhaitais me renseigner, une petite dame me fît signe de loin pour que je m’arrête boire un café à son échoppe. Je n’avais pas le temps de m’accorder quelques fantaisies ; la frontière ouvrait à 07h00 (heure vietnamienne) et mon bus vers Yuanyang, le seul de la journée, était à 9h00 (heure chinoise) depuis Hekou, la ville frontalière. Avec le décalage horaire entre le Vietnam et la Chine, cela ne me laissait qu’une heure entre le passage de la frontière et le départ du bus, ce qui me semblait être plutôt serré.

“To go to China, where is it ?” lui demandai-je.

La dame tendit son bras vers une direction et agita sa main. “Far, very far”. D’après elle, la frontière était très loin, mais elle proposa que son fils m’y conduise en moto moyennant 30.000 Dongs (soit un peu plus d’un euro). Je refusais son offre, car c’était justement la somme qu’il me restait en poche, et je voulais m’en servir pour m’acheter à manger. Un car attendait sur la grande place. Je me renseignais auprès du conducteur pour connaître la vraie distance jusqu’au poste frontalier, mais il ne comprenait pas ma requête. Ne voyant pas d’autres solutions et ne voulant pas perdre de temps à marcher au hasard sur une distance inconnue, j’acceptais l’offre de la dame au café. Son fils me conduit en mobylette jusqu’à la frontière, sur environ deux kilomètres, dans le froid de cette matinée d’hiver aux portes du Yunnan.

Il était 06h30 lorsque j’arrivai à la frontière. J’avais donc encore 30 minutes à patienter avant son ouverture. De nombreuses personnes patientaient également, assises par terre avec de gros ballots et toutes sortes de sacs. Les douaniers commençaient à se mettre en place, et tout le monde se leva pour être le premier dans la file. De plus en plus de monde arrivait et courait dans tous les sens : je n’étais pas la seule à être pressée d’aller en Chine.

Les sous avant tout

Une fois mon passeport examiné et tamponné, je sortais du bâtiment et dû traverser un pont qui emmène vers les douanes chinoises. Un soldat, sans doute surpris de voir une étrangère en cette heure matinale, pris le temps de m’aider à remplir ma carte d’arrivée. Le passage s’effectua sans problème, j’eu plaisir à revoir de nouveau les caractères chinois et entendre parler le mandarin. J’étais enfin de l’autre côté de la frontière, à Hekou.

Une dame qui passait également les douanes me complimenta sur ma veste achetée à la tribu des Dao rouges, lors de mon séjour à Sapa. J’en profitais pour lui demander comment me rendre vers Yuanyang, mais je ne compris pas ce qu’elle me répondit. Elle me fît signe de rebrousser chemin. Je retournais au poste de douanes et interrogeais les employés pour savoir où se trouvait la station de bus : ils me dirent de prendre un taxi. Là non plus je ne voyais pas d’autres solutions. Je me dirigeais vers les taxis garés juste à côté du poste et demandais que l’on me conduise à la station de bus, moyennant 10 yuans.

J’étais pile dans les temps ; il était 08h30 lorsque j’arrivais à la station. Si mon téléphone avait été à l’heure, je n’aurais jamais pu attraper ce bus. J’achetai mon ticket vers Yuanyang au prix de 60 yuans, soit, encore une fois, tout juste ce qu’il me restait de mon dernier séjour en Chine. Je n’avais jusque là pas eu le temps de retirer des yuans : il n’y a aucun ATM aux douanes, et apparemment il n’y a qu’un seul ATM dans la ville d’Hekou, mais je n’avais pas le temps de m’y arrêter. C’est bien là l’erreur que j’ai faite ; lorsque l’on s’aventure dans le Yunnan sans le sous, il faut sauter sur les ATM. Passer une nuit à Hekou, quitte à prendre le bus le lendemain, m’aurait évité bien des ennuis. C’est aussi ça l’aventure ; prendre un sentier peu emprunté augmente le risque de faire des erreurs, mais est beaucoup plus riche en apprentissage.

Vers Yuanyang

On the bus from Hekou to Yuanyang

La chance voulue que la dame du guichet, peut-être par étourderie, me rendit mes 60 yuans en même temps que mon ticket pour Yuanyang. J’en conclu que je devais sans doute payer le conducteur à la fin du voyage.

Ce voyage, parlons-en : le paysage était à couper le souffle. Des collines et des vallées verdoyantes resplendissaient dans la lumière matinale, de beaux bananiers ornaient le bord de la route. Quel bonheur de voir le soleil et sentir la chaleur, après avoir passé de nombreux jours dans le froid et la brume de Sapa. Le Yunnan m’accueillait sous son plus beau jour. Le bus avançait à une allure de tortue, tout en musique, tandis que le moteur rugissait comme un lionceau affamé. Un groupe de jeunes garçons fumait derrière moi et crachait de temps à autres par la fenêtre ; ah, la Chine !

Le trajet dura six heures ; en effet, le bus s’arrête de nombreuses fois et au lieu d’aller directement vers Xinjie, il passe en premier lieu par le nord pour aller à Nansha. Arrivée à la gare routière de Xinjie, seule dans le bus, le chauffeur me fit signe que nous étions arrivés. Je compris qu’il ne s’attendait pas à ce que je donne les 60 yuans. Ainsi, je descendis du bus, confuse à l’idée d’avoir fait le trajet gratuitement.

À la station de bus, une femme prenait d’assaut les voyageurs arrivant pour leur proposer de loger dans sa maison d’hôte. Elle s’appelait Belinda et parlait parfaitement l’anglais. Je lui dis que je me dirigeais vers le village de Duoyishu ; coïncidence, c’est là que se trouvait son hébergement. Elle me proposa donc de monter à bord d’un mini-van avec d’autres voyageurs pour que nous nous y dirigions. Le trajet coûtait 20 yuans pour 25 kilomètres, mais dure environ une heure – les prix varient de 10 à 20 yuans selon la sympathie du conducteur, ou la tête du client.

À ce stade de l’aventure, je ne pensais qu’à manger : mon estomac était vide depuis mon dernier repas à Sapa et j’avais pris l’habitude, durant mon voyage, de dîner vers 18 heures. Dans le mini-van, j’ai fais connaissance avec un couple de Malais. Ils venaient aussi voir les rizières, et l’homme transportait avec lui tout un attirail photographique. C’était la meilleure période de l’année pour venir ici.

Sur la route, le mini-van passe par une sorte de douane où l’on doit s’acquitter d’un prix d’entrée de 100 yuans pour accéder aux rizières. Je n’avais pas cette somme en poche, et les ATM présents sur ce site n’acceptaient pas ma carte. J’ai donc pu passer sans payer de ticket, ce qui, à nouveau, jouera en ma faveur.

Je ne voulais pas aller directement à l’hôtel de Belinda : bien que des dortoirs étaient disponibles moyennant un prix correct, je souhaitais d’abord comparer avec les autres hôtels présents dans le village. De plus, je me méfie toujours de ces personnes cherchant à attirer les voyageurs vers leur business, ce n’est pas toujours bon signe. Le chauffeur me déposa donc devant une auberge de jeunesse qui me semblait sympathique, et dans laquelle je décidais de rester. Cependant, même si je pouvais payer le prix de la chambre plus tard, on me demandait une caution dès mon arrivée, chose que je n’avais pas prévue : il me restait seulement 40 yuans en poche.

Wood Gathering - Doyishu, Xinjie, Yunnan
xinjie
Xinjie, Yunnan
Xinjie & the Yun Shi Jie Hotel

La dégringolade

C’est à ce moment là qu’on me dit de redescendre vers Xinjie en mini-van. J’appris par le personnel que cela devrait coûter 10 à 15 yuans : le chauffeur précédent, travaillant avec Belinda, s’accorde apparemment une marge supplémentaire.

Il fallait seulement que j’attende au bord de la route et fasse un signe lorsqu’un mini-van passe. Il faisait très froid, le village est en altitude ; j’étais partagée entre l’envie de faire un tour dans les rizières ou de régler cette histoire de sous au plus vite. Néanmoins, le jour baissait et il était plus important de trouver un endroit où dormir.

Un mini-van passait ; je l’arrêtais et demandais au chauffeur qu’il m’emmène vers Xinjie. Ce dernier était un homme assez rustre et peu aimable. Il me demanda 15 yuans pour la course et mit un temps interminable à faire le trajet : il avait apparemment des personnes à prendre en chemin, sauf qu’il ne connaissait pas la route et s’est perdu. Nous avons fait plusieurs détours à travers la forêt, là où une dame attendait pour monter à bord. Ma seule consolation était d’assister au spectacle splendide qui se jouait dans les rizières, pendant le coucher du soleil. Néanmoins, peut-être à cause de la faim qui me tenaillait et de l’étrangeté de la situation, j’avais l’esprit dans le brouillard et ne pu me concentrer sur ce que je voyais.

Le chauffeur me déposa à la gare routière de Xinjie, retour au point de départ. Je me dirigeais vers le centre ville, près de la place principale, pour essayer de trouver le seul ATM de la ville. C’était un distributeur de l’“Agricultural Bank of China”, qui n’accepte pas les cartes étrangères.

J’essayais de me renseigner auprès du personnel de la banque s’il y avait une solution pour que je retire des yuans. Leur anglais était aussi limité que mon mandarin, il semble qu’il n’y avait pas d’issue possible à mon problème. J’étais bien dans le pétrin, avec mes 25 yuans en poche.

Je tentais d’aller dans le grand hôtel sur la place – au “Yun Yi Shun Jie” – en espérant que ma carte fonctionne, quitte à payer un prix d’or pour une chambre simple mais d’être au chaud et de pouvoir dormir. Manque de chance, là aussi le lecteur de carte refusait mon paiement. La dame à la réception semblait bien embarrassée et démunie face à ma situation. Elle avait une carte de visite de Belinda, qu’elle me donna en me disant de la contacter, ce que je fis.

J’expliquais mon problème à Belinda, qui me dit avoir un hôtel dans le centre ville où je pourrais rester moyennant 20 yuans. J’avais juste à attendre sur la grande place ; elle envoya ce qui semblait être sa sœur, qui vint me chercher et que je suivi pendant une bonne dizaine de minutes jusqu’en haut d’une rue grimpante dans les hauteurs de Xinjie. Des groupes de personnes, devant un restaurant, se réchauffaient autour d’un feu brûlant dans une barrique. Je restais seule dans une chambre de trois lits. L’hôtel était plutôt sale et rebutant, mais je n’allais pas me plaindre, j’avais au moins un endroit où passer la nuit. Je pris la décision d’appeler ma famille pour avoir plus informations quant à ma carte qui ne fonctionnait nulle part, mais il semblait que le problème ne venait ni de ma carte, ni de ma banque. Il n’y avait donc pas grand chose à faire, sinon sortir de Xinjie vers une grande ville pour y retirer de l’argent en espérant que cela fonctionne, mais comment prendre le bus avec 5 yuans ? Impossible, je préférais essayer de trouver quelque chose à manger.

Juste après l’hôtel Yun Yi Shun Jie, en descendant quelques marches, il y a un petit supermarché sur la gauche. J’essayais de trouver quelque chose qui puisse me rassasier pour un bon bout de temps. En Chine, les haricots secs grillés sont très peu chers et peuvent se manger comme snack. C’est, en plus, délicieux. J’en ai pris deux paquets, plus un paquet de petits biscuits qui se sont avérés être si léger et sucrés que c’était comme manger de l’air. Mes 5 yuans furent dépensés, j’étais donc plus à sec que jamais, mangeant mes haricots sur mon lit, dans cette pauvre chambre glaciale donnant sur une rue sombre de Xinjie.

Main square in Xinjie

La solution vient de Belgique

La nuit passa, mon sommeil fût réparateur malgré les interrogations qui traversaient mon esprit. Je sortais de l’hôtel et recontactais Belinda pour lui demander à nouveau son aide pour quitter Xinjie : je n’avais pas grand chose de plus à faire.

J’étais retournée me promener sur la grande place. Belinda m’avait dit qu’elle n’était pas en ville à l’instant, mais qu’elle allait déjeuner avec sa sœur vers 11h00. Elle m’affirma qu’elle me rappellerai et que nous pourrions nous rencontrer à ce moment-là. J’attendais son appel, au milieu de ce square qui doucement s’enveloppait de la brume venue des hauteurs. Bientôt, on n’y voyait plus à dix mètres devant soi. Un haut parleur faisait retentir des musiques et des sons incongrus, tandis que l’odeur de nourriture qui planait dans l’air me faisait saliver : la situation semblait irréelle et j’attendais le dénouement avec impatience.

Je retrouvais finalement Belinda à l’hôtel où j’avais séjourné. Elle mangeait un bol de nouilles avec sa sœur, et j’avais dans l’espoir d’en avoir un peu tant la faim me tenaillait. Belinda m’expliqua qu’il fallait que je prenne le bus vers Gejui, une grosse ville avoisinante, pour pouvoir y retirer des sous. Pour se faire, elle écrivit simplement un mot à montrer aux personnes du guichet de la station, expliquant que je prenais le bus sans argent mais que je les rembourserai une fois que je pourrais utiliser un ATM à la gare de Gejiu.

Je croisais les doigts pour que ça marche, la remerciais et me dirigeais vers la station de bus. Le temps était si ensoleillé, j’avais mal au cœur de quitter Xinjie sans avoir pu réellement profiter des rizières de Yuanyang. Néanmoins, je n’avais plus la force d’y revenir, même une fois que j’aurais de l’argent en poche. À ce stade de l’aventure, j’avais plutôt envie de continuer à avancer vers Jianshui et laisser cette histoire derrière moi.

Ce fût mon tour d’aller au guichet. Je montrais le mot à la dame qui vendait les billets, mais elle ne voulait en aucun cas que je prenne le bus sans payer. Je me sentais démunie. J’essayais d’expliquer mon problème avec le peu de mots chinois que je connaissais et qui seraient utile dans cette situation, mais personne n’avait l’air de comprendre ou de vouloir m’aider. Comment cela pouvait-il avoir un sens, pour les Chinois d’une petite ville du Yunnan, qu’une blanche n’ai pas de sous ?

Venus de nulle part, un couple de Belges s’avança vers moi et me demanda ce qu’il se passait. J’exposais mon problème : l’ATM qui n’acceptait pas ma carte, le fait que je n’ai rien mangé et que je n’ai pas d’argent pour prendre le bus. Ils avaient l’air très compatissant, eux-même n’avait pas pu retirer à ce distributeur. Ils prenaient le bus pour aller à Kumning et devaient partir rapidement. Ils me donnèrent 100 yuans pour que je puisse prendre le bus et m’acheter quelque chose à manger. Je ne savais comment les remercier, c’était tellement inespéré que j’en avais les larmes aux yeux. Je leur suis toujours reconnaissante de m’avoir sortie du pétrin. Dans cette contrée hivernale où les voyageurs se font rares, c’était une chance inouïe de les rencontrer à un moment où la situation semblait sans issue. Je n’ose imaginer ce qu’il serait arrivé s’ils n’avaient pas été là : parfois le destin nous offre de belles surprises. Ils s’en allèrent et j’achetais mon ticket pour aller vers Gejiu.

Dans le bus, un homme, professeur de géographie, vint s’asseoir à côté de moi. Pour communiquer, il alternait entre mandarin, anglais rudimentaire et, surtout, Ipad mini. Je commençais à me sentir défaillir, mes mains tremblaient ; il fallait que je mange. Je me jetais sur les derniers haricots qu’il me restait, en espérant que je tienne le coup jusqu’au prochain repas incertain.

À Gejiu, le professeur m’emmena vers les ATM. Je pu enfin retirer des yuans, c’était un énorme soulagement. L’homme m’aida à acheter mon billet vers Jianshui, m’accompagna au bus et s’esquiva.

Je pouvais enfin m’acheter à manger.

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